L’extension .PRO est pendant longtemps demeuré inconnue du grand public victime d’une charte de nommage aux règles restrictives. Depuis le 21 juillet, le .PRO s’ouvre à tous les professionnels sans distinction de leur pays d’origine. Une ouverture qui suscite un vif intérêt.
L’histoire peu connue du .PRO
Lancée en 2003 lors de la 125ème réunion de l’INTA à Amsterdam, l’objectif du .PRO était clair : créer une extension générique réservée aux seuls professionnels, faite sur mesure pour satisfaire leurs besoins et leur donner une vraie visibilité sur internet.
Malheureusement, RegistryPro, le registre officiel du .PRO, a adopté une charte de nommage extrêmement restrictive qui a bridé le développement de cette extension. Rappelons les principales exigences de cette extension jusque-là en vigueur :
– Les personnes éligibles à la réservation d’un nom de domaine devaient exercer une activité professionnelle licenciée aux Etats-Unis.
Les justificatifs fournis par les demandeurs étaient vérifiés auprès des autorités professionnelles du domaine concernée. RegistryPro a soulevé la difficulté d’établir des partenariats avec les autorités d’autres pays pour se limiter, dans un premier temps, au marché américain.
Au bout de 5 années d’existence, seuls 3 nouveaux pays sont devenus éligibles aux .PRO : le Canada, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
– L’extension de premier niveau .PRO n’était pas disponible à l’enregistrement. 3 extensions thématiques de second niveau ont été mises en place :
– .law.pro pour les professionnels du secteur juridique
– .med.pro pour les professionnels du secteur médical
– .cpa.pro pour les comptables (Certified Professional Accountants en langue anglaise)
Le bilan ? Seulement 6400 noms de domaine réservés en 5 ans.
Afin d’envisager son développement, le .PRO fait désormais peau neuve et sa libéralisation prochaine suscite déjà l’intérêt.
Nouvelles règles de nommage
L’extension .PRO est exclusivement destinée aux professionnels et son obtention est subordonnée à la production d’un justificatif établissant cette qualité (un extrait KBIS pour les sociétés commerciales, un justificatif d’enregistrement à un ordre professionnel ou à la chambre des métiers).
Il doit obligatoirement s’agir d’un document officiel puisque le Registrar procédera à la vérification de ces informations afin de garantir à l’utilisateur de l’Internet l’identité du professionnel en évitant le risque de confusion pouvant naître des extensions génériques communes.
En effet, tout nom de domaine acheté inclus obligatoirement un certificat numérique d’identification et permet :
– de donner accès à un site internet sécurisé utilisant le protocole https:// qui permet d’encrypter les données échangées entre l’utilisateur et le site.
– d’assurer la sécurité et la confidentialité des données envoyées par courrier électronique. Le certificat numérique fonctionne comme un passeport en ligne. Il informe le destinataire que vous êtes, par exemple, avocat, que vous travaillez pour le cabinet XYZ et que ces informations ont été vérifiées par un tiers certificateur accrédité.
En ce qui concerne le choix des noms de domaine, il n’existe aucune restriction particulière. Un professionnel peut enregistrer plusieurs noms de domaine.
Le RegistryPro a par ailleurs formulé une demande à ICANN afin d’obtenir l’accréditation de commercialiser des .PRO à trois chiffres, tel 123.pro.
Le calendrier de l’ouverture :
– Jusqu’au 31 août 2008 – période de pré-enregistrement. La règle « premier arrivé, premier servi » s’applique. Les noms de domaine seront bloqués par les Registrars accrédités et seront activés le 8 septembre 2008.
– A partir du 8 septembre 2008 – période de landrush. Les noms de domaine seront immédiatement enregistrés.
La règle « premier arrivé, premier servi » continuera à s’appliquer.
Article rédigé par Miroslav Kurdov, stagiaire au département Multimédia du Cabinet Meyer & Partenaires